Depuis que le gouvernement a évoqué sérieusement la possibilité d’ouvrir à nouveau le marché physique des jeux d’argent en Ile-de-France, le casino d’Enghien-les-Bains ne dort plus vraiment sur ses deux oreilles. Perdre le monopole régional détenu jusque-là sur le secteur pourrait en effet mettre à mal à la rentabilité de l’établissement. Et forcément, chez les employés du casino, on craint déjà les répercussions que pourraient avoir une telle restructuration.
Le monopole remis en cause
Situé à une quinzaine de kilomètres de Paris, le casino Barrière d’Enghien-les-Bains est jusqu’à présent le seul établissement de casino officiellement ouvert au public. Cet avantage assez particulier, le casino le doit à une dérogation obtenue en 1931 grâce à son statut de ville thermale, sur la loi des finances 1920 interdisant strictement l’exercice des jeux de hasard dans un rayon de cent kilomètres autour de la capitale. Profitant de ce monopole de facto, l’établissement a connu un certain essor. Ce qui a d’ailleurs fait de lui, l’un des fleurons du Groupe Barrière. Seulement voilà ! En 2014 suite à la fermeture de la quasi-totalité des cercles de jeux parisiens et face à la montée du banditisme, le gouvernement envisage sérieusement d’ouvrir le marché régional à de nouveaux opérateurs. Pour Enghien-les-Bains, la menace est alors évidente.
Pas de casinos concurrents, mais de nouveaux établissements de jeux de table
Face à cette menace, les salariés du casino, soutenus par la municipalité, s’étaient mobilisés pour faire front. Puis, en juin 2015, le gouvernement avait finalement décidé de faire machine arrière, renonçant à l’ouverture de casinos concurrents dans la région. Cependant, craignant toujours l’essor de tripots clandestins dans la capitale et ses environs, l’administration centrale a tout de même décidé, de s’orienter vers la création de clubs de jeu très encadrés, ne proposant que des jeux de tables. Et pour les employés du casino, c’est loin d’être une nouvelle rassurante.
Des employés très inquiets
Déjà avertis par la direction des risques de baisse d’activités que pourrait occasionner l’installation de concurrents dans la région Ile-de-France, les employés du casino d’Enghien-les-Bains craignent pour leur emploi. Les 180 croupiers, caissiers et chefs table officiant aux tables de l’établissement, ainsi que tous les autres collaborateurs de la maison anticipent en effet une chute de plus de la moitié du CA actuel, déjà mis à mal par la crise de ces dernières années. L’un des cas de figure que craignent particulièrement les agents de la maison serait la fermeture progressive des tables, et une dégradation subséquente de leurs conditions générales de travail.
En attendant de voir naître les premiers établissements concurrents du Casino d’Enghien-les-Bains et de constater les retombées effectives sur ses activités, la direction a préféré ne pas se prononcer officiellement sur le sujet. Pendant ce temps, la tension continue de monter au sein des employés qui redoutent le pire.
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